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Edito : Zoro devenu Zéro

Edito : Zoro devenu Zéro

Une pensée africaine nous enseigne que « quand un tamtam commence par résonner fort, c’est qu’il est prêt de se percer ». L’histoire politique de la Région de l’Est est riche d’enseignements à ce sujet au regard de l’actualité ambiante. Les leçons proviennent de l’adoubement au poste de délégué permanent du RDPC dans le département du Lom et Djerem. Sur un plan plus général, les postures des différents délégués ont respecté la hiérarchie des valeurs au regard de leurs passifs respectifs dans le RDPC. Dans le Lom et Djerem, le Sénateur Badel Ndanga Ndinga, ancien ministre, membre titulaire du Comité Central et membre du bureau du Comité Central du RDPC, régulièrement représentant du RDPC lors des consultations internes dans la sensible Région de l’Ouest. Dans le Haut-Nyong, Benjamin Amama est également ancien ministre, Sénateur, il a été à Abidjan, mandaté par le RDPC, pour organiser les renouvellements des organes de base dans ce pays. Dans la Kadey, Emmanuel Bondé ne se raconte plus, sa longévité aux affaires a créé des habitudes, ancien ministre, membre du bureau politique du RDPC, malgré un état de santé précaire, il tient à s’accrocher vaille que vaille aux rideaux. Dans la Boumba et Ngoko, le Sénateur Roland Matta, ancien Secrétaire d’Etat au ministère des Forêts et de la Faune, tient désormais le haut du pavé, éclipsant au passage le truculent Armand Djodom. Au-dessus de ce groupe aguerri, trône le régional Mongui Sossomba Janvier, président de la Chambre d’Agriculture, membre du bureau politique et maire de Dimako. Ce tableau à première vue, apparait aguichant, car de source crédible, plusieurs réunions avaient précédé ces nominations. Les débats portaient sur les états de services et les profils de carrière politique des différents postulants. Refus systématique des membres du bureau politique et membres titulaires du comité central de travailler sous-ordre. Un peu comme dans l’armée les galons ont parlé. Sentencieux.

On est loin des épisodes méphistophéliques de l’an 2013 lors des investitures au sein du RDPC, la conjontion de la Cour du Roi Pétaux et de l’Ecurie d’Augias. Amer, fut le constat tragique.

Dans le Lom et Djerem, la bataille opposait le sénateur Badel Ndanga Ndinga à son homologue Salé Charles. Un serpent de mer transbordé par un bateau, arrive enfin à Quai. Est-ce la fin du pugilat ? Visiblement à l’instar de George Foreman lors du combat du siècle à Kinshasa, « le littéraire » est au huitième rond. A bout de souffle. Et n’attend que le crochet de droite de Mohammed Ali. Le Sénateur originaire de Woutchaba, hier Chrysallide bien aimée est devenu un papillon honni, faisant aujourd’hui partie des lépidoptères appelés gourous. Et pourtant, nous confirme un homme politique du Haut-Nyong, « après le départ de Joseph Charles Ndoumba comme membre du bureau politique du RDPC, nous savions tous aujourd’hui que le sénateur Salé Charles allait lui succéder. En réalité, il est le seul responsable de sa propre chute, car la politique a horreur du bruit ». Le moins que l’on puisse dire, la fin de la recréation est proche, du moins pour ce qui concerne les deux « protagonistes ». Mais, à bien scruter leurs manières de voir, de faire et d’agir, l’on pourra à bien des égards affirmer que l’un (Salé Charles) a la brutalité du bûcheron, et l’autre (Badel Nadanga Ndinga) en toute finesse a d’abord cultivé son jardin en « musclant » son entourage. Un homme qui, également, préserve l’anonymat est plus mordant, « le monde politique n’est pas celui du one man show ou de l’autoglorification, la politique n’a jamais été un individu mais tout un système ». Et pourtant, le Sénateur n’a pas baissé l’échine malgré sa déculottée, il aurait déclaré en public que « Ndanga Ndinga est un tricheur, c’est mon équipe qui est sur le terrain (Maires et députés), mais pourquoi l’a-t-on nommé ? » « Aujourd’hui ma peau, demain la tienne » annonçait le titre d’un film. Le sénateur ignore aujourd’hui que lors des investitures de 2013, il fonçait sur l’ancien maire de Bertoua 1er comme un taureau sur du torchon rouge, faisant rempart à un élan exceptionnel de ce maire dont la cote de popularité avait atteint les sommets. Aujourd’hui, c’est le retour de l’ascenseur, peut-être a-t-on souhaité quelque chose de « potable » dans le Lom et Djerem ?

Pour l’instant, l’arrondissement de Bélabo vient de défrayer la chronique avec la nomination de Gall Charles comme Préfet du Manyo-Banyo. Un administrateur civil principal dont on dit beaucoup de biens, dans les contrées où il aura travaillé, les populations gardent de lui le souvenir d’homme de commandement qui fait honneur à tout un département. Au-delà, « seuls les imbéciles ne changent pas d’avis » nous dit-on, les uns et les autres devraient en faire bon usage, mais peut-on chasser le naturel ? S’appelât-il “ le critique littéraire”.

Joël Eyango
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